Coloscopie Jusqu’à quel âge ? // N° 148
La coloscopie reste la méthode de référence pour détecter le cancer colorectal (CCR) et éliminer les polypes précancéreux.
L’âge recommandé pour le dépistage du CCR aux États-Unis s’étend de 45 à 75 ans, les avantages de la coloscopie diminuant considérablement après cet âge.
Les personnes âgées sont beaucoup plus susceptibles de souffrir de complications avant, pendant et après une coloscopie. Les préparatifs intestinaux peuvent entraîner une déshydratation ou des problèmes électrolytiques chez certains, tandis que des hémorragies et des perforations intestinales peuvent survenir en période périopératoire et des complications pulmonaires ou cardiovasculaires peuvent survenir en période postopératoire. Ces risques l’emportent souvent sur les avantages liés à la détection d’une lésion précancéreuse ou d’un cancer à un stade précoce, surtout si l’on considère les faibles taux de néoplasie avancée et de cancer colorectal détectés grâce au dépistage et à la surveillance après l’âge de 75 ans. Néanmoins, les études suggèrent que plus de la moitié des personnes âgées continuent à subir des coloscopies de dépistage et de surveillance, en dehors de la fenêtre de dépistage recommandée.
Pour les personnes âgées de 76 à 85 ans, l’US Preventive Services Task Force (USPSTF) a maintenu en mai 2021 sa recommandation de 2016 en faveur d’un dépistage sélectif, notant que « le bénéfice net du dépistage chez toutes les personnes de ce groupe d’âge est faible » et qu’il doit être déterminé sur une base individuelle. L’USPSTF n’a toutefois pas formulé de recommandations sur les coloscopies de surveillance chez les personnes ayant déjà identifié des polypes.
En novembre 2023, l’American Gastroenterological Association (AGA) a recommandé pour les adultes de plus de 75 ans en particulier, que la décision de poursuivre le dépistage du CCR ou d’effectuer une surveillance post-polypectomie soit fondée sur les risques, les avantages, les comorbidités et les antécédents de dépistage, et qu’elle soit prise au cas par cas.
Par exemple, les patients sans comorbidités qui n’ont pas été dépistés auparavant pourraient bénéficier d’un dépistage au-delà de 75 ans (jusqu’à 80 ans pour les hommes et 90 ans pour les femmes) tandis que ceux qui ont subi des coloscopies régulières, conformément aux lignes directrices recommandées mais qui présentent des comorbidités graves susceptibles de limiter leur espérance de vie, pourraient arrêter plus tôt, même à l’âge de 65 ans.
Selon les experts, « Bien qu’une approche individualisée laisse une certaine marge de manœuvre, il est essentiel de tenir compte de l’espérance de vie et du temps nécessaire pour qu’un polype évolue vers un cancer colorectal, ainsi que des risques associés à la procédure elle-même ».
Medscape du 1er octobre 2024.