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Comment conseiller les patients diabétiques Qui jeûnent pendant le Ramadan ? // N° 141

 

 

Les recommandations relatives à l’accompagnement des patients diabétiques pendant le Ramadan ont fait l’objet d’une attention beaucoup plus grande que celles concernant d’autres maladies chroniques.

  • En 2005, l’American Diabetes Association (ADA) a publié un premier rapport d’un groupe de travail sur la gestion du diabète pendant le Ramadan. Celui-ci fait l’objet de mises à jour régulières. Plus récemment, plusieurs séries de recommandations sur le diabète ont été élaborées par différents groupes.
  • En 2020, une équipe internationale de cliniciens a publié des recommandations appliquant les principes de gestion du diabète de l’ADA et de l’Association européenne pour l’étude du diabète (EASD) durant le Ramadan.
  • La Fédération internationale du diabète (FID) et l’Alliance internationale diabète et Ramadan (DAR) se sont également appuyées sur les rapports de l’ADA pour publier une série de recommandations, dont la dernière mise à jour date de 2021. Un commentaire publié la même année a mis en évidence certaines des limites des recommandations de la FID-DAR et a souligné la nécessité d’adopter une approche flexible et centrée sur l’individu plutôt que d’appliquer les lignes directrices de manière universelle.

Malgré quelques dissemblances entre les recommandations des différentes sociétés savantes, les experts s’accordent sur les principes de base, tels que l’organisation de discussions avec les patients avant le Ramadan, la stratification de ces derniers en groupes à risque et l’examen de leur situation au cours du mois. « Le conseil avant le ramadan – au moins 4 à 6 semaines avant – est l’un des moyens les plus importants dont disposent les professionnels de la santé pour soutenir les patients qui jeûnent », soulignent les scientifiques. « Ils doivent également surveiller les patients qui jeûnent et les encourager à tenir un journal pour les aider à déterminer s’ils doivent arrêter le jeûne ou à quel moment ».

Pour les experts, il est également important de se rappeler que les personnes de différents pays et cultures vivront le Ramadan de manière très différente, en fonction de la durée du jour, de la température, de la nourriture, des coutumes sociales, etc. « Une partie des recommandations sur le Ramadan consiste à trouver un équilibre entre le fait de transmettre suffisamment de conseils sur les domaines clés, les options sécuritaires possibles, et une généralisation qui omet des aspects importants pour les personnes vivant dans une région particulière ou jeûnant à une période particulière de l’année ». Les conseils doivent être adaptés à chaque patient ; l’essentiel étant de contextualiser les conseils et d’identifier les informations pertinentes pour le patient afin de transmettre les meilleurs conseils possibles.

Par exemple, les professionnels de la santé doivent tenir compte de l’expérience antérieure du patient en matière de jeûne pendant le Ramadan, qu’il a peut-être faite sans l’aide de son médecin. En discutant de ces expériences, les médecins peuvent se faire une idée des difficultés auxquelles le patient pourrait être confronté et de ses aspirations pour le Ramadan, ce qui peut l’aider à trouver un moyen sûr de jeûner.

Aussi, pour réussir à établir un lien avec les patients, certains experts pensent qu’il faut également coordonner l’action avec les autorités religieuses, afin qu’elles disent aux individus de se fier à l’avis des professionnels de santé, voire de les inclure dans le processus d’élaboration des recommandations sur le sujet. Par exemple, un article sur les directives relatives au Ramadan pour les patients souffrant de maladies cardiovasculaires a bénéficié du soutien de Shaykh Yunus Dhudwala, imam et responsable de l’aumônerie au Barts Health NHS Trust à Londres.

 

Medscape du 22 janvier 2024.

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