Douleurs neuropathiques périphériques et stimulation magnétique transcrânienne : Quel intérêt ? // N° 115
Une étude française randomisée en double aveugle a comparé l’efficacité de 25 séances successives de stimulation magnétique transcrânienne (SMT) du cortex moteur ou du cortex préfrontal chez des patients souffrant de douleurs neuropathiques périphériques, par rapport à des procédures leurres.
Ainsi, 149 patients de 18 à 75 ans, présentant des douleurs neuropathiques périphériques modérées ou plus (au moins 4 points sur une échelle cotée de 0 à 10) depuis au moins 6 mois, ont été inclus et randomisés pour recevoir l’un des 3 bras de traitement : SMT du cortex moteur (SMTcm), SMT du cortex préfrontal dorsolatéral (SMTcpf) ou SMT leurre appliqué au niveau de l’une ou l’autre des zones corticales.
Ensuite, le protocole de stimulation consiste en une série de 5 séances d’induction (1 par jour sur 5 jours consécutifs), suivie d’une phase d’entretien évolutive d’une séance hebdomadaire durant 3 semaines, 1 séance tous les 15 jours durant 6 semaines, et enfin une séance toutes les 3 semaines durant 12 semaines.
Les principaux résultats de l’étude ont montré que seule une procédure appliquée au niveau du cortex moteur améliore les symptômes, tandis que la même procédure appliquée au niveau du cortex préfrontal n’est pas supérieure aux bras contrôle, que ce soit sur l’intensité moyenne de la douleur, la qualité de vie, le sommeil ou le retour au travail des personnes traitées. Sur le plan de la tolérance, des maux de tête ont été rapportés chez 34,7 % et 44,2 % des patients sous SMTcm, SMTcpf et leurre respectivement (p=0,2).
Selon les auteurs, la SMT appliquée au niveau cortical est envisagée comme un traitement des symptômes associés aux douleurs neuropathiques périphériques. Mais s’il est décrit qu’elle aurait un effet antalgique à court terme, on manque de données de bonne facture relatives à l’intérêt de cette approche en termes de traitement régulier.
Brain 2021 Jul 01;awab208. doi: 10.1093/brain/awab208.