Edito N° 121 // Avril 2022
Quatrième pilier de l’Islam, le jeûne du Ramadan fait partie des pratiques les plus importantes de l’Islam. Cette période de jeûne, partagée au même moment par tous les croyants de tous les pays, procure à chaque musulman un sentiment très puissant d’appartenance communautaire, d’identité, et pousse donc le patient musulman à se conformer à cette prescription divine même s’il n’est pas en pleine santé et qu’il figure parmi les exemptés de jeûne. « … Quiconque d’entre vous est malade ou en voyage, devra jeûner un nombre égal d’autres jours. Mais pour ceux qui ne pourraient le supporter (qu’avec grande difficulté), il y a une compensation : nourrir un pauvre » [Verset 184 de la Sourate 2 du Coran (Al Baqarah)].
En effet, malgré cette dérogation religieuse et les conseils des médecins, certains patients continuent de jeûner durant le mois de Ramadan, totalement ou en partie. Il existe chez eux un sentiment de frustration, de mal-être et d’exclusion plus fort que le souci -légitime- de préserver leur état de santé. De fait, chaque médecin confronté à de tels bouleversements physiques et psychiques chez leur patient doit expliquer de manière scientifique en s’appuyant sur les dernières recommandations et conférences de consensus, pourquoi il est préférable que tel ou tel malade ne jeûne pas. En revanche, pour les patients porteurs de maladie chronique qui insistent à jeûner ou pour ceux qui pourraient le faire sans risque, le médecin se doit de les accompagner en les préparant au jeûne et en les encadrant avant, pendant, voire après Ramadan.
Les professionnels de la santé disposent aujourd’hui d’un millier d’études sur la Santé et Ramadan. Une banque de données conséquente s’est ainsi constituée à travers différents pays musulmans et non musulmans, permettant aux professionnels de la santé de s’accorder devant une quelconque pathologie, et de répondre scientifiquement aux questions posées par leurs patients.
Dans le Dossier de ce mois qui traite du « Diabète et Ramadan », Pr Asma CHADLI, Chef de service d’endocrinologie au CHU Ibn Rochd de Casablanca, et son équipe insistent sur l’intérêt de la préparation du jeûne avant le mois de Ramadan, précisent les mesures hygiéno-diététiques pratiques chez le patient diabétique durant le mois de Ramadan, ainsi que les modalités d’utilisation des antidiabétiques oraux et de l’insuline chez les patients diabétiques qui jeûnent le Ramadan.
Une mise au point sur les « Troubles digestifs et Ramadan » réalisée par Pr Ihsane MELLOUKI, Chef de service de gastro-entérologie au CHU de Tanger-Tétouan, vous est également proposée.
Nous vous en souhaitons bonne lecture.
Très bon Ramadan à tous !
Rédaction interne
Revue de Médecine Pratique