Edito N° 138 // Novembre 2023
La grossesse est un événement désirable et heureux, qui peut se transformer en un drame à cause des complications qui peuvent y survenir. En effet, les services des urgences obstétricales accueillent chaque année des milliers de parturientes pour des pathologies graves liées ou non à la grossesse, et qui mettent en jeu le pronostic maternel et/ou fœtal. Parmi ces pathologies, l’hémorragie du postpartum, la prééclampsie sévère et la stéatose hépatique aiguë gravidique constituent les causes principales de morbidité et de mortalité materno-fœtale. C’est une morbi-mortalité évitable, avec comme principaux facteurs d’évitabilité : le retard de prise en charge, les retard/erreurs de diagnostic, les décisions thérapeutiques inappropriés et le défaut de surveillance. Pour pouvoir réduire cette morbi-mortalité, la prise en charge doit toujours être multidisciplinaire, incluant le médecin anesthésiste réanimateur, l’obstétricien, le biologiste, le radiologue et le centre de transfusion sanguine. Un travail d’équipe fondé sur le respect, associé à la communication, appuyé par des protocoles permettant de combiner rapidité et efficacité, est le seul garant d’un résultat maximal. Celui-ci peut être amélioré par la réalisation de formation continue, avec des séances de simulation destinées au personnel médical et paramédical concerné.
Ce dossier thématique nommé « les urgences obstétricales » s’inscrit dans le même ordre d’idée. Il a comme objectif d’actualiser les connaissances en matière des 3 principales urgences sus citées afin d’optimiser leur prise en charge, surtout, dans un contexte où plusieurs sociétés savantes françaises, européennes et américaines ont réactualisé leurs recommandations.
Pr Mustapha HARANDOU
Chef de service de la Réanimation Mère et Enfant
CHU Hassan II – Fès