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Fer et stéatose hépatique non alcoolique Quel lien ? // N° 129

 

 

La stéatose hépatique non alcoolique (ou NAFLD pour Non-Alcoholic fatty liver disease) est une maladie progressive qui peut évoluer vers la stéatohépatite non alcoolique (ou NASH pour Non-Alcoholic Steatohepatitis), la fibrose hépatique, la cirrhose et le carcinome hépatocellulaire. Elle est toujours accompagnée de diabète, de maladies cardiovasculaires et de maladies rénales chroniques. Plusieurs facteurs de risque ont été établis : métabolique, microbiote intestinal, facteurs génétiques et épigénétiques, facteurs environnementaux,… Pour autant la physiopathologie de cette maladie n’est pas totalement élucidée. L’impact du métabolisme du fer sur la NAFLD a attiré l’attention de la communauté scientifique ces dernières années. Un tiers des patients atteints de NAFLD aurait une perturbation du métabolisme du fer. L’hypothèse d’une « ferroptose » – forme de mort cellulaire dépendante du fer a été émise. Cependant, aucune étude n’avait encore exploré l’association entre plusieurs éléments du métabolisme du fer (fer sérique, ferritine, saturation en transferrine, en récepteur de la transferrine soluble) et la NAFLD en population générale.

C’est chose faite aujourd’hui grâce aux données de la base de données National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES) recueillies entre 2017 et 2018, et qui ont été utilisées pour étudier la relation entre le métabolisme du fer et la NAFLD. Des mesures sur modèle animal ont également été réalisées à partir de souris recevant un régime alimentaire riche en graisse durant 30 semaines ou une nourriture normale (groupe contrôle).

Les principaux résultats ont montré qu’en population générale, la diminution des taux de fer sérique, de ferritine, de saturation en transferrine et une augmentation des taux des récepteurs solubles de la transferrine ont été associés à un risque plus élevé de stéatose hépatique non alcoolique. Après ajustement sur de multiples facteurs de confusion, une faible saturation en transferrine a été significativement associée à un risque plus élevé de NAFLD. Cette relation différerait selon l’âge, le sexe, l’origine ethnique et l’indice de masse corporelle (IMC). En effet, l’association entre la saturation en transferrine et la NAFLD était statistiquement significative chez les individus de moins de 60 ans, les femmes, les américains d’origine mexicaine, les sujets sans hypertension et ceux qui avaient un IMC ≥30 kg/m2.

Par ailleurs, toutes les souris atteintes de NAFLD ont présenté une diminution des taux sériques de saturation de transferrine. Enfin, des analyses complémentaires ont montré une diminution de l’hepcidine et une augmentation de l’expression génique de la ferroportine sur les biopsies de foies des patients et des souris NAFLD.

Les auteurs indiquent que ces résultats « pourraient apporter de nouvelles perspectives de prédiction et de diagnostic de NAFLD et pourraient contribuer à l’exploration mécanistique de cette maladie ».

 

Medscape du 21 décembre 2022.

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