Hypertension intracrânienne idiopathique, Ce que le généraliste doit savoir ! // N° 127
L’hypertension intracrânienne idiopathique (HII) est classée dans le chapitre des céphalées attribuées à une affection intracrânienne non vasculaire (7.1.1) de la dernière version de la classification internationale des céphalées ICHD-3 bêta. C’est une affection neurologique qui touche essentiellement les femmes obèses en âge de procréer. Elle traduit une augmentation de la pression intracrânienne sans processus parenchymateux ni hydrocéphalie ni obstruction vasculaire veineuse. Les mécanismes qui sous-tendent cette affection sont de mieux en mieux connus mais plusieurs zones d’ombre persistent. Le tableau clinique typique est dominé par des céphalées récentes et/ou inhabituelles associées à des acouphènes avec un œdème papillaire au fond d’œil. Cependant, des tableaux moins classiques sont possibles. Une imagerie cérébrale avec injection de produit de contraste pour exclure une thrombose veineuse cérébrale (TVC) est indispensable en urgence. Elle permettra par ailleurs de chercher des signes positifs en faveur de ce diagnostic. La ponction lombaire en position latérale avec mesure de la pression reste l’étape diagnostique clé. Elle permet également par la soustraction du liquide cérébrospinal (LCS) de soulager les céphalées et de préserver la fonction visuelle, mais aussi de confirmer la normalité de la composition cytologique et chimique du LCS. Enfin, la prise en charge thérapeutique repose sur le traitement médicamenteux notamment par acétazolamide qui a prouvé son efficacité dans une étude randomisée. Le traitement chirurgical a des indications particulières. Mais, la pierre angulaire du traitement est la perte de poids avec la prise en charge des facteurs aggravants ou déclenchants. Le pronostic visuel est souvent favorable mais une prise en charge retardée et/ou inadéquate peut conduire à une cécité définitive.
Auteurs : S. BELLAKHDAR1,2,3, MA. MOUHDI1, K. HADDOUALI1, H. EL OTMANI1,2, B. EL MOUTAWAKIL1,2, MA. RAFAI1,3
1Département de Neurologie, CHU Ibn Rochd, Université Hassan II, Faculté de Médecine et de Pharmacie – Casablanca
2Laboratoire de génétique et pathologie moléculaire, Université Hassan II, Faculté de Médecine et de Pharmacie – Casablanca
3Laboratoire De Recherche Sur les Maladies du Système nerveux, Neurosensorielles et Handicap, Université Hassan II, Faculté de Médecine et de Pharmacie – Casablanca