Infertilité et droit à la procréation
Journée d’étude organisée par la MAPA // N° 124
Le 28 mai dernier à Casablanca, l’Association Marocaine des Aspirants à la Maternité et à la Paternité (MAPA), en partenariat avec le Laboratoire de recherche sur les différenciations sociales et les identités sexuelles (LADSIS), a organisé sa 7e Conférence nationale sur l’infertilité au Maroc sous le thème « le droit à la maternité et la paternité… Droit à la procréation médicalement assistée chez le couple infertile ». L’objectif de cette journée d’étude étant de débattre du statut de la PMA (procréation médicalement assistée) en se penchant à la fois sur les politiques publiques, les approches médicales et les sciences sociales au Maroc dans une perspective pluridisciplinaire.
Si Leila BOUASRIA, enseignante-chercheuse en sociologie à la Faculté des lettres et des sciences humaines d’Ain Chock à Casablanca, a détaillé cette thématique d’un point de vue sociologique, Marc-Eric GRUÉNAIS, anthropologue, Professeur à l’Université de Bordeaux et responsable du LAM (Les Afriques dans le Monde), a quant à lui passer en revue le débat qui a été lancé en France et en Europe à ce sujet.
De son côté, Aziza GHALLAM, Présidente de l’Association MAPA, a insisté sur la nécessité de continuer à plaider pour faire bénéficier les couples infertiles du remboursement de tous les médicaments et actes prescrits par un médecin dans ce sens. Selon elle, seuls certains médicaments de l’infertilité sont remboursés par l’AMO, et les bénéficiaires du Régime d’assistance médicale (RAMED) ne profitent d’aucun traitement médical en lien avec l’infertilité ou la stérilité.
Pour mémoire, l’enquête réalisée en 2015 par le panel Averty et la Société Marocaine de Médecine de la Reproduction, portant sur 1034 couples en âge de procréer et couvrant 40 villes des régions administratives du Maroc, a montré que 12 % des couples marocains ont des difficultés à concevoir. En outre et d’après les spécialistes, les centres privés pratiquant la PMA au Maroc ne réalisent que 3500 à 4000 Fécondation in vitro (FIV) par an, pour 32,5 millions d’habitants, alors que la Tunisie, qui ne compte que 10 millions d’habitants, effectuent plus de 10000 FIV/an, grâce notamment à une prise en charge, sous certaines conditions, par l’État.
CP MAPA du 28 mai 2022.