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Santé périnatale La France mauvaise élève en Europe ! // N° 139

 

Lors des 52e Journées de la Société française de médecine périnatale, qui se tenaient à Lyon du 18 au 20 octobre 2023, les professionnels de la périnatalité ont alerté sur la crise des maternités françaises et appelé à une restructuration de l’offre de soins.

Une étude publiée dans The Lancet en 2022 faisait l’inquiétant constat d’une augmentation de la mortalité infantile en France ces 20 dernières années. Depuis 2012, la France est devenue la lanterne rouge des pays européens en matière de mortalité infantile, de mortinatalité (morts fœtales après 6 mois de grossesse) et de mortalité maternelle. Elle se place désormais au 25e rang européen pour la mortalité infantile, très loin de sa 3e position il y a 20 ans et au 20e rang pour le taux de mortinatalité. D’après la Société Française de médecine périnatale, 1200 morts d’enfants pourraient être évitées chaque année. Quant à la HAS, elle estime que plus de la moitié des incidents graves dont sont victimes les mères et les enfants en salle d’accouchement sont évitables.

La France a pourtant un taux de prématurité dans la médiane européenne, à 6,9 %. Le taux de césarienne était de 20,9 % en 2019, ce qui est plutôt bas, (médiane de 26,9 % en Europe) mais le taux d’extraction instrumentale, qui atteint 12,3 %, est largement plus élevé que la médiane européenne de 6,1 %.

Dans une tribune publiée dans Le Monde en mars 2023, les présidents de sociétés savantes médicales et une association d’usagers faisaient le lien entre « ces indicateurs alarmants et la dégradation des conditions de travail » dans les maternités. En effet, de récentes enquêtes ont montré que le burn-out touchait de 50 à 75 % des gynécologues-obstétriciens, 65,7 % des sages-femmes cadres et que 49 % de pédiatres néonatologistes souffraient de troubles du sommeil liés à leur activité. Selon les signataires de cette tribune, « il y a d’énormes problèmes de fonctionnement dans les maternités pour des raisons de ressources humaines. Aucun personnel soignant des jeunes générations ne souhaite exercer dans des maternités de petites tailles, car ces jeunes ont des critères de qualité d’exercice auxquelles ils ne veulent pas déroger ». Par ailleurs, « Les jeunes praticiens ne veulent pas faire plus de quatre à cinq gardes par mois et au maximum deux week-end », car ils souhaitent travailler en sécurité, avec des équipes suffisamment nombreuses. En Suède par exemple, cela fait longtemps que les médecins ne travaillent pas un lendemain de garde et que les équipes doivent être de 7 à 10 pour faire des gardes.

 

Medscape du 28 novembre 2023

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