Le syndrome de l’intestin irritable ; Mécanismes et physiopathologie // N° 122
Le syndrome de l’intestin irritable (SII) est un motif de consultation fréquent et une source de souffrance chez les patients qui sont souvent dans l’incompréhension et en quête perpétuelle de soins.
C’est une maladie multifactorielle qui associe à des degrés divers, selon le phénotype des patients, une hypersensibilité viscérale, des troubles moteurs qui concernent surtout l’intestin grêle, une dysbiose et des désordres du système nerveux central et du système nerveux autonome.
L’hypersensibilité viscérale, élément physiopathologique majeur, amène le patient à percevoir de façon excessive les influx sensitifs d’origine digestive. Les profils métaboliques, microbiens varient fortement entre sous-types de SII. La présence d’une dysbiose intestinale, par perte de diversité microbienne, est une caractéristique commune à tous les sous-types. Plus spécifiquement, chez les patients atteints de SII-D, cette dysbiose se caractérise par une augmentation des Bifidobactéries, au détriment des Firmicutes et des Protéobactéries.
Les troubles de l’humeur, des évènements de vie douloureux, une exposition à un stress chronique influencent aussi la sévérité du SII.
Nous évoquerons de façon non exhaustive des exemples illustrant ces mécanismes et nous nous focaliserons sur le rôle du microbiote intestinal en tant qu’acteur dans la physiopathologie du SII.
Auteurs : L. GRIHE, H. MEYIZ, A. AKJAYI, I. ELJAADI, S. SALHANI, Y. ELALAOUI, I. MELLOUKI
Service d’hépato-gastro-entérologie, Hôpital Mohamed VI, CHU Tanger, Faculté de médecine et de pharmacie de Tanger, Université Abdelmalek Essaadi – Tanger