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Maladies aortiques et artérielles Mise à jour des recommandations européennes // N° 148

 

 

La mise à jour des recommandations européennes sur la prise en charge des maladies aortiques et artérielles périphériques a été présentée lors du Congrès de la Société Européenne de Cardiologie (ESC 2024) et publiée simultanément dans l’European Heart Journal. Les précédentes recommandations dataient de 2014 pour les maladies aortiques et de 2017 pour les maladies artérielles périphériques.

Ces nouvelles recommandations abordent divers aspects de la prise en charge. En première intention, la marche à pied est privilégiée pour les patients symptomatiques avec ischémie d’effort, accompagnée de pratiques hygiéno-diététiques et d’un programme d’exercice structuré en centres spécialisés. Les hypolipémiants sont essentiels, avec un objectif de LDL-cholestérol <1,4 mmol/L, et l’ajout d’ézétimibe ou d’inhibiteurs des PCSK9 en cas d’échec.

Concernant la revascularisation, elle est réservée aux cas bien sélectionnés, après un traitement médical optimal et une rééducation adéquate. La revascularisation dans les cas d’urgence grave, comme les ischémies critiques menaçante du membre, doit être rapide. Après intervention, un traitement antithrombotique combiné est recommandé. Pour les atteintes carotidiennes, la revascularisation n’est pas recommandée en routine chez les patients asymptomatiques. En revanche, elle peut être envisagée en plus du traitement médical optimal en cas de sténose entre 60 et 99 % et la présence de facteurs de risque d’AVC. Quant à la chirurgie, elle reste la norme pour les sténoses symptomatiques.

En ce qui concerne les pathologies aortiques, l’évaluation du diamètre aortique est cruciale pour la prise en charge. Celle-ci doit être effectuée par échocardiographie par voie transthoracique (ETT) en première intention, complétée si nécessaire d’une imagerie en coupes par tomodensitométrie (TDM) ou imagerie par résonance magnétique (IRM). La mesure du diamètre aortique doit s’effectuer en télédiastole de bord d’attaque à bord d’attaque en ETT et de bord interne à bord interne en TDM ou IRM. Pour autant, le diamètre de l’aorte n’est pas suffisant pour prédire le risque de rupture d’anévrisme de l’aorte au niveau thoracique. Les risques de rupture sont également liés à des facteurs comme l’âge, la taille et la progression de l’anévrisme.

En outre, un dépistage génétique est recommandé pour les antécédents familiaux de maladies aortiques. La chirurgie de remplacement de l’aorte est envisagée selon le diamètre et les facteurs de risque, avec des seuils variant selon le type de maladie aortique. Pour les anévrismes de l’aorte abdominale, une surveillance annuelle est prévue à partir de 40 mm, avec intervention au-delà de 50 mm chez les femmes et 55 mm chez les hommes.

Enfin, en cas de dissection aortique, le diagnostic repose sur l’algorithme ADD-RS (Acute Dissection Detection Risk Score), avec intervention chirurgicale pour la dissection de type A (aorte ascendante), et intervention endovasculaire pour celle de type B (aorte thoracique descendante) sans facteurs de risque de complication aortique.

Pour finir, les experts rappellent que la prise en charge des maladies artérielles périphériques et aortiques implique une surveillance continue à vie par une équipe multidisciplinaire.

 

Medscape du 1er octobre 2024.

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