Myasthénie et grossesse // N° 132
La myasthénie est une maladie neuromusculaire auto-immune affectant la jonction neuromusculaire, qui se caractérise par la présence d’anticorps anti-récepteurs de l’acétylcholine sur la plaque motrice. L’évolution de la maladie au cours de la grossesse est imprévisible, l’aggravation survient le plus souvent au cours du premier trimestre et en post-partum. Un contrôle de la maladie peut être obtenu avec des traitements efficaces et sans danger pour le fœtus.
Le suivi de la grossesse, en collaboration entre obstétriciens et neurologues est fondamentale, néanmoins, le mode d’accouchement doit être choisi en fonction des conditions obstétricales et la césarienne décidée en cas de contre-indication à la voie basse. Parfois, l’extraction instrumentale peut s’avérer nécessaire.
Cette pathologie neurologique a des implications anesthésiques importantes bien répertoriées, surtout dans le cadre de l’anesthésie générale. L’analgésie péridurale permet de diminuer le risque de crise myasthénique pendant le travail. Par ailleurs, un important risque de détresse néonatale existe chez le nouveau-né, d’où la nécessité d’une surveillance hospitalière pendant au moins 48 heures.
La myasthénie pendant la grossesse peut mettre en jeu le pronostic vital maternel et fœtal. Une prise en charge multidisciplinaire s’avère donc indispensable pour diminuer ce risque.
Auteurs : A. HMILA, H. TAHERI, H. SAADI, A. MIMOUNI
Service de gynécologie obstétrique, CHU Mohammed VI – Oujda