Nourrissons exposés à l’infliximab Différer l’administration des vaccins vivants ! // N° 123
L’Agence Européenne du Médicament (EMA) et l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM) recommandent de différer l’utilisation de vaccins vivants chez les nourrissons exposés in utero ou pendant l’allaitement aux médicaments immunosuppresseurs à base d’infliximab.
Il existe en effet un risque accru d’infections chez les nourrissons exposés à l’infliximab pendant la grossesse ou l’allaitement. Cet anticorps monoclonal traverse la barrière placentaire et passe dans le sang fœtal, avec pour conséquence un affaiblissement du système immunitaire de l’enfant. On retrouve également l’infliximab dans le lait maternel de la mère traitée.
Chez les enfants nés d’une femme ayant reçu de l’infliximab pendant sa grossesse, la vaccination avec des vaccins vivants atténués (dont ROR, BCG) doit être reportée de 1 an après la naissance (au lieu de 6 mois précédemment), sauf situations particulières pour lesquelles le bénéfice de la vaccination l’emporte sur le risque associé à l’infliximab.
Pareillement, en cas d’exposition au cours de l’allaitement, les vaccins vivants atténués ne sont pas recommandés, sauf si les taux sériques d’infliximab chez le nourrisson sont indétectables.
Pour mémoire, l’infliximab est un anticorps monoclonal, inhibiteur du TNF alpha, indiqué pour le traitement de plusieurs maladies auto-immunes :
- en rhumatologie : polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante, rhumatisme psoriasique ;
- en gastro-entérologie : maladie de Crohn, rectocolite hémorragique ;
- et en dermatologie : psoriasis.
VidalNews du 11 avril 2022.