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Un nouveau plan de lutte contre la douleur : Le plaidoyer de la SFETD ! //N°107

 

 

A l’occasion de son 20e congrès national, qui a eu lieu du 18 au 20 novembre derniers, la Société française d’étude et de traitement de la douleur (SFETD) a appelé, avec 12 autres organisations de professionnels de santé et de patients, les Pouvoirs publics à améliorer la prise en charge de la douleur en France. Ils ont ainsi proposé, avec le soutien institutionnel des Laboratoires Grünenthal, une feuille de route contenant 22 pistes d’action concrètes à mettre en œuvre pour mieux lutter contre la douleur.

Les 22 propositions émises par les signataires de cette feuille de route sont orientées selon 5 axes prioritaires : amélioration de la reconnaissance sociétale de la douleur ; renforcement de la formation des professionnels de santé et des patients experts ; pérennisation des structures douleur chronique ; optimisation du parcours de soins du patient douloureux ; et amélioration de la prise en charge des publics vulnérables.

La SFETD et les autres signataires souhaitent qu’un nouveau plan national de lutte contre la douleur soit mis en place, le dernier en date remonte à 2012. Ils veulent que la douleur « aujourd’hui souvent encore ignorée et sous-évaluée » devienne « une grande cause nationale » et qu’elle puisse être admise, en cas de chronicité, comme une affection de longue durée. « Il est aussi essentiel que la médecine de la douleur soit reconnue comme une spécialité médicale avec la création d’un diplôme d’études spécialisées (DES) ». La SFETD rappelle, que seulement 30 % des patients douloureux reçoivent un traitement approprié et que moins de 3 % d’entre eux sont pris en charge dans des structures douleur chronique (SDC), dont un tiers pourraient disparaître prochainement faute de financement. En outre, « les professionnels des SDC vieillissent. Il y a nécessité de former et recruter des plus jeunes ».

Surtout, la SFETD et ses partenaires souhaitent que le financement des SDC et les postes de professionnels, qui y exercent, soient pérennisés. Le fonctionnement de ces structures n’étant encadré que par une circulaire et leur financement dépend d’un forfait annuel (mission d’intérêt général ou MIG) distribué par les agences régionales de santé. Beaucoup de SDC sont actuellement fragilisées en raison de difficultés financières ou d’un manque de remplacement des personnels, et « le délai moyen pour consulter dans les SDC est de 13 semaines en moyenne mais peut aller jusqu’à 1 an ». Il faudrait, indique la feuille de route, que ces structures soient reconnues dans la loi comme un dispositif pluri-professionnel de soutien des équipes de soins primaires, que les consultations d’évaluation de la douleur en SDC, complexes, soient mieux rémunérées et les consultations des psychologues mieux prises en compte, et qu’enfin les infirmiers ressource douleur puissent devenir des infirmiers de pratique avancée pour soulager les médecins dans leurs tâches.

Une autre priorité mise en avant est d’améliorer le parcours de soins grâce à une meilleure coordination hôpital-ville, les échanges avec les médecins généralistes pouvant être facilités par la création d’une hotline qui les aidera à savoir où adresser leurs patients douloureux chroniques.

Enfin, l’utilisation des médicaments antalgiques devra être sécurisée. Pour réduire le nombre des overdoses aux antalgiques opioïdes de plus de 50 % en 5 ans, la feuille de route insiste sur « l’importance de développer une action de santé publique nationale en lien avec l’Observatoire français des médicaments antalgiques (OFMA), de créer des campagnes d’information répétées à destination des professionnels et des usagers, notamment vulnérables ».

 

CP de la SFETD, le 19 novembre 2020.

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