Nouvelles mesures de réduction des risques // N° 139
L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a demandé la mise en conformité des posologies de la colchicine avec les recommandations émises par les sociétés européennes et française de rhumatologie (EULAR & SFR) dans le traitement de la goutte, et ce « en raison du nombre toujours trop important d’intoxications à la colchicine ».
Le nouveau schéma posologique à respecter en cas d’accès aigu de goutte est de 1 mg de colchicine en dose de charge le plus rapidement possible au jour 1, suivie d’une dose de 0,5 mg une heure après, puis à partir du 2e jour : 0,5 mg 2 à 3 fois par jour, en fonction de l’évolution de la pathologie et de la survenue éventuelle de signes d’intolérance.
En prophylaxie des accès aigus de goutte chez le goutteux chronique, 3 cas de figure sont distingués :
- 0,5 à 1 mg par jour chez le patient sans insuffisance rénale et/ou hépatique ;
- instauration à 0,5 mg par jour chez le patient atteint d’insuffisance rénale et/ou hépatique légère à modérée ;
- et 0,5 mg 1 jour sur 2 chez le patient atteint d’insuffisance rénale modérée ou en cas d’effet indésirable lié au traitement.
En outre, depuis le 1er juillet 2023, un message d’alerte relatif au risque de surdosage en colchicine est apposé sur toutes les boîtes de ce médicament. Il invite à consulter rapidement le médecin en cas d’apparition de diarrhée, nausées ou vomissements. Le traitement doit alors être réduit ou arrêté.
Pour mémoire, la colchicine appartient à la famille des poisons du fuseau. Elle diminue l’inflammation et freine la production d’acide lactique. Il s’agit d’un médicament à marge thérapeutique étroite, c’est-à-dire dont la dose thérapeutique est proche de la dose toxique, ce qui impose une vigilance particulière lors de son utilisation.
VidalNews du 10 octobre 2023