Patients Covid sous oxygène à domicile : Oui mais sous conditions ! //N°107
D’après la Haute Autorité de santé (HAS), la prise en charge à domicile des patients atteints de la Covid-19 et nécessitant une oxygénothérapie est possible mais sous conditions.
Tout d’abord, cette prise en charge à domicile doit être exceptionnelle et réservée au contexte épidémique actuel. Elle est également réservée à 2 situations : les patients hospitalisés pour la Covid-19, sortant sous oxygénothérapie ; et les patients atteints de la Covid-19 non hospitalisés ayant des besoins en oxygène <4 L/min.
Pour la HAS, cette prise en charge doit être mise en place dans le cadre d’une équipe pluri-professionnelle de premier recours en lien avec une équipe hospitalière de référence (pneumologie, maladies infectieuses, soins critiques, …) et le SAMU. L’objectif étant de rétablir la saturation sanguine en oxygène (SPO2) au-dessus de 92 % au repos. Le patient doit, en outre, « être autonome, disposer d’un domicile salubre, avec la présence permanente d’un tiers, être situé à moins de 30 minutes d’un établissement de santé de référence disposant d’une structure d’urgence ou d’un SMUR de proximité », souligne la HAS.
En revanche en cas de facteur de risque, la prise en charge ambulatoire est contre-indiquée : pathologie chronique (diabète, insuffisance rénale) non stabilisée ; obésité morbide ; patientes enceintes… Il existe aussi des critères mineurs de contre-indication : âge supérieur à 70 ans ; pathologie cardiovasculaire ; pathologie respiratoire chronique ; cirrhose ; diabète équilibré…). L’hospitalisation est nécessaire en cas de présence de deux de ces critères mineurs. La décision doit bien entendu être partagée entre le patient et son médecin, en lien avec le service de référence.
Le reste du traitement comprend une anticoagulation prophylactique de 7 à 10 jours, et une corticothérapie pendant 5 à 10 jours. S’y ajoutent l’hydratation, une alimentation équilibrée et le paracétamol à visée antipyrétique et antalgique. Les AINS ne sont pas recommandés. Quant à l’antibiothérapie, elle ne doit pas être systématique, mais prescrite qu’en cas de « foyer bactérien extrapulmonaire documenté du fait du caractère exceptionnel de la co-infection bactérienne », précise la HAS. Une surveillance rapprochée sera mise en place. Elle sera pluri-professionnelle (infirmier, kinésithérapeute, prestataire d’oxygénothérapie), coordonnée par le médecin généraliste, et en lien avec une équipe hospitalière de référence.
HAS, le 09 novembre 2020.