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Risque de méningiome et progestatifs Quel lien ? // N° 140

 

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a publié une nouvelle série de recommandations relatives au risque de méningiome associé à certains progestatifs. Ces recommandations ont été élaborées sur la base de l’avis du comité scientifique temporaire (CST) émis le 11 octobre 2023 et qui classe les progestatifs selon les données disponibles en : progestatifs à risque ; progestatifs à risque non connu faute de données suffisantes ; et progestatifs non associés à un risque.

Pour 5 progestatifs, les données sont en faveur d’une augmentation du risque de méningiome. Il s’agit de la cyprotérone (Androcur® et génériques), du nomégestrol (Lutényl® et génériques), de la chlormadinone (Lutéran® et génériques), du médrogestone (Colprone®) et de la médroxyprogestérone (Dépo Provera®). Pour ces deux derniers médicaments, l’ANSM annonce un prochain renforcement des conditions de prescription et de délivrance, avec :

  • mise en place d’une attestation annuelle d’information dès lors que le traitement est poursuivi au-delà d’un an ;
  • remise d’une fiche d’information patiente par le prescripteur (quelle que soit la durée du traitement) ;
  • et envoi de courriers nominatifs aux patientes et aux prescripteurs ayant respectivement eu une délivrance ou prescrit de la médrogestone et de la médroxyprogestérone dans les 24 derniers mois.

Une surveillance par imagerie cérébrale (IRM cérébrale) est désormais recommandée pour Colprone® et Dépo Provera® selon les mêmes modalités que pour l’acétate de chlormadinone ou le nomégestrol. Pour aider les professionnels de santé, l’ANSM a résumé les modalités de suivi par imagerie selon le progestatif prescrit dans une infographie.

L’ANSM définit également les recommandations pour le suivi des femmes traitées par promégestone (Surgestone®), avant l’arrêt de commercialisation de ce médicament en 2020. Elle rappelle en outre les recommandations générales applicables à tous les progestatifs :

  • prescrire à la dose minimale efficace et pendant une durée d’utilisation la plus courte possible ;
  • réévaluer le traitement chaque année, notamment aux alentours de la ménopause, car le risque de méningiome augmente fortement avec l’âge ;
  • réaliser une IRM cérébrale en cas de signes évocateurs d’un méningiome.

Enfin, l’ANSM souligne que « la prescription d’un nouveau progestatif en relai d’un traitement antérieur par cyprotérone, chlormadinone, nomégestrol, médrogestone, médroxyprogestérone ou promégestone n’exclut pas le risque de méningiome, sans que l’on puisse actuellement le déterminer » et émet des recommandations complémentaires applicables en cas de remplacement d’un progestatif par un autre.

 

VidalNews du 21 décembre 2023.

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