Signe de Frank et risque cardiovasculaire Quel lien ? // N° 143
Le signe de Frank est caractérisé par un pli diagonal du lobe de l’oreille allant du tragus au bord du pavillon auriculaire, avec une angulation de 45 degrés et une profondeur variable. Il a été décrit pour la 1re fois en 1973 par un médecin américain qui l’avait remarqué chez une série de 20 patients coronariens. Cependant, à ce jour, l’incertitude persistait quant au risque de développer des maladies vasculaires chez les personnes asymptomatiques présentant un signe de Frank.
Une étude observationnelle récente a de nouveau proposé aux cliniciens d’associer le signe de Frank avec les principaux indices de risque cardiovasculaire, en prenant en compte les variations anatomiques du pli du lobe de l’oreille.
En effet, le signe de Frank a été évalué à l’aide d’une étude menée en aveugle visant à déterminer son association avec des événements cardiovasculaires (ECV) comprenant les maladies coronariennes, vasculaires cérébrales ischémiques et vasculaires périphériques. L’examen des deux lobes a permis d’enregistrer à la fois la présence de plis diagonaux du lobe de l’oreille, leur longueur, leur profondeur, ainsi que la présence de sillons accessoires. Le risque estimé de mortalité cardiovasculaire était significativement plus élevé chez les sujets présentant un pli diagonal du lobe de l’oreille (p <0,001). Le nombre de personnes présentant un risque cardiovasculaire modéré, élevé ou très élevé augmentait de manière significative avec l’augmentation de la présence du pli (23,8 % n’en avaient pas, 35,6 % en avaient d’un seul côté et 58 % en avaient aux deux oreilles ; p <0,001). Ces résultats indiquent que le signe de Frank est indépendamment associé à des scores de risque cardiovasculaire plus élevés, en particulier lorsque le pli est complet, bilatéral, profond et présente des sillons accessoires.
Medscape du 26 mars 2024.