Transmission du diabète de type 1 Pas d’égalité entre homme et femme ! // N° 147
D’après la communication « Maternal type 1 diabetes confers long-term relative protection against type 1 diabetes in the offspring: results from five cohort studies », présentée à Madrid en septembre 2024 lors du congrès annuel de l’EASD (European Association for the Study of Diabetes), il vaut mieux avoir une mère diabétique de type 1 qu’un père diabétique de type 1 pour le risque de transmission, et cela va au-delà des gènes !
Les études épidémiologiques ont montré que la transmission du diabète à l’enfant est 2 fois plus fréquente lorsque le père est diabétique.
L’objectif de l’étude présentée à Madrid est de mieux comprendre cette relative protection maternelle et d’en décrire les déterminants : dépend-elle de la date de découverte chez la mère (avant ou après la grossesse ?), est-elle identique lorsqu’il d’agit d’un diabète dans l’enfance ou à l’âge adulte ? dépend-elle de la génétique ?
Cinq cohortes de patients atteints de diabète de type 1 (DT1) ont été prises en compte dans cette méta-analyse : BOX ; Better Diabetes Diagnosis ; TrialNet Pathway to Prevention Study ; Type 1 Diabetes Genetic Consortium ; et StartRight. La proportion de pères atteints par rapport aux mères a été étudiée ainsi que l’influence des facteurs tels que l’âge au moment du diagnostic chez l’enfant ou le parent et le score de risque génétique du diabète de type 1 (GRS2).
Ainsi, 11475 patients de 0 à 88 ans ont été inclus dans l’étude. Près de 2 fois plus d’enfants DT1 avaient un père atteint de DT1 que de mère atteinte (OR global 1,79 (IC à 95% 1,59-2,03), p <0,0001). Il y avait plus de père que de mère atteint de DT1, que le diagnostic du diabète soit fait dans la descendance avant ou après 18 ans (OR global 1,81 (IC95% : 1,56-2,10), p <0,0001) et OR global 1,64 (IC95% : 1,14-2,37), p <0,007).
Cette différence n’est vraie que si le diagnostic parental avait eu lieu avant la naissance de la progéniture (OR 1,92 (IC95% : 1,30-2,83) p = 0,001 vs OR 1,28 (IC95% : 0,94-1,75) p = 0,12 après la naissance). L’âge au moment du diagnostic et les courbes de survie sans diabète de type 1 ne sont pas différentes selon que le père ou la mère ait un DT1 (p = 0,31 et 0,94 respectivement).
Le risque génétique, évalué par le calcul du GRS2, n’était pas significativement différent entre les individus dont le père était atteint ou les mères (p = 0,31).
Selon les auteurs, cette étude confirme dans une grande cohorte la preuve d’une protection maternelle relative vis-à-vis de la transmission du diabète de type 1. Cette protection dure tout au long de la vie, ne modifie pas l’âge à la découverte du diabète, et nécessite que la mère soit diabétique avant la grossesse.
Il n’y a pas de différence en termes de risque génétique qui puisse expliquer cette protection, c’est bien l’exposition in utéro au diabète maternel qui semble conférer cette protection.
Diabéto.net du 11 septembre 2024.