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VEXAS Un nouveau syndrome identifié ! // N° 128

 

 

Décrit pour la première fois en décembre 2020 par des chercheurs du National Institutes of Health (NIH), le syndrome VEXAS (Vacuoles, E1 enzyme, X-linked, Autoinflammatory, Somatic) correspond à une maladie auto-inflammatoire systémique d’origine indéfinie. La prévalence réelle de ce syndrome est pour l’heure inconnue, mais les données préliminaires suggèrent qu’elle n’est pas si rare, avec une forte prédominance dans la population masculine, sachant que le gène se trouve sur le chromosome X.

Pour identifier ce syndrome, les chercheurs ont constitué une cohorte de 2500 patients ayant des symptômes inflammatoires systémiques (fièvres récurrentes, vasculites et éruptions cutanées diverses) qui n’ont été rattachés à aucun diagnostic précis. Une analyse génomique en 2 étapes a permis d’identifier chez 25 d’entre eux une mutation au niveau du gène UBA1 codant pour une protéine impliquée dans l’ubiquitinylation des protéines. Cette modification post-traductionnelle a une fonction pléiotrope, expliquant probablement l’origine de l’hétérogénéité clinique observée chez les patients VEXAS.

La présentation clinico-biologique du syndrome est très hétérogène avec des épisodes de fièvre inexpliquée, et une atteinte inflammatoire pulmonaire, cutanée, des vaisseaux sanguins et/ou des articulations. Le diagnostic moléculaire est posé sur la caractérisation par séquençage d’une mutation du gène UBA1. Sur le plan biologique, les patients VEXAS ont des taux élevés de marqueurs inflammatoires (TNF, IL-8, IL-6, interféron-gamma, protéine C-réactive…) et une suractivité des voies de signalisation de l’immunité innée.

Quant au traitement, le VEXAS est résistant aux approches thérapeutiques classiques, avec notamment une cortico-résistance fréquente, et est de fait une maladie de mauvais pronostic. Les données rétrospectives disponibles sur leur prise en charge montrent qu’environ 40% des patients décèdent de la maladie ou des conséquences de sa prise en charge à 5 ans. Parmi les perspectives thérapeutiques, l’utilisation d’inhibiteurs de la voie Janus kinase semble être prometteuse.

 

Medscape du 23 novembre 2022.

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